jeudi 24 janvier 2013

Le temps

Dernièrement, j’ai reçu une question d’un lecteur (ou lectrice!) par le biais des « commentaires » sur le blog.

« Comment faites vous pour montrer toutes ces choses à Léa?? Alors qu’il y a deux autres enfants à s’occuper, la maison à entretenir, les repas à faire, les courses, les rendez-vous, etc. Où prenez-vous tout ce temps? »

En fait, ce blog s’intitule « Le chemin de Léa », titre que j’ai choisi en lien avec les sujets que j’avais envie d’aborder, qui concernent directement ses avancées, sa progression, ses difficultés, … Je parle donc très peu du « chemin des parents », de nos états d’âme, de nos difficultés, etc. Mais cela ne signifie pas que c’est tout rose pour nous. La question du temps est au centre de nos préoccupations, c’est notre casse-tête, au quotidien. Le souhait d’être avec Léa, d’être avec les autres enfants (ce qui n’est pas vraiment compatible…), d’avoir du temps pour lire et apprendre comment aider Léa, les tâches quotidiennes de la maisonnée. Il reste très très peu de temps pour autre chose.

Ma chance est celle d’être à la maison, ne pas travailler à l’extérieur. Sauf qu’en réalité, j’ai un travail à temps plein (non-rémunéré…), celui d’accompagner Léa. Les compromis à faire pour y parvenir : les deux plus jeunes fréquentent une garderie à mi-temps, Léa va à l’école une journée par semaine (ce qui me laisse du temps avec les plus jeunes). Les loisirs sont quasi-inexistants (mis à part en famille), ce qui, tout de même, est probablement semblable à ce que bien des couples, qui travaillent tous les deux, vivent.

Et puis, il y a l’aide extérieure, qui est essentielle. Les grands-parents sont très présents, pour garder les enfants, préparer des petits plats, faire des commissions au besoin, accompagner Ève à son cours de danse, … Et dans les moments de crise (dans certains moments de la vie de Léa, où c’était du jour et nuit), ils ont même passé des nuits blanches à leur tour pour s’occuper de Léa. C’est une bénédiction de les avoir, et ils le font avec plaisir.

Nous avons aussi deux bénévoles qui travaillent avec Léa, à raison d’environ deux fois par semaine. Merci à elles! Aussi, par moment, nous avons rémunéré des étudiantes, pour avoir des périodes « libres (à faire le ménage! hi! hi!)» tout en sachant que Léa n’était pas laissée à elle-même.

Et, il y a l’organisation dans la maison, pour les temps où Léa n’est pas occupée, alors que nous le sommes, et pendant lesquels on a envie de lui crier« stop!! » sans arrêt… Pour nous éviter des tempêtes de colère, tout plein de solutions : des barrures ici et là pour limiter l’accès à Léa, qui grandit et qui peut faire des dégâts en un éclair, des petits dispositifs de « conception-maison » pour l’empêcher de claquer les portes (sans quoi, on devient fous à l’entendre claquer sans fin), des boîtes cachent-interrupteurs, pour ne pas qu’elle flashe les lumières sans arrêt (ce qui a la capacité de nous rendre fous aussi…) et j’en passe. Et notre dernière invention, la demi-porte dans sa chambre, pour ainsi avoir l’option de la fermer, tout en ayant une vue sur Léa, et elle sur nous. De cette façon, elle y reste seule de courtes périodes, sans avoir accès à toute la maison. Et la télévision, ses éternels Baby Einstein, qui l’occupent pendant 30 minutes, mais dont on ne veut pas, évidemment, abuser. Finalement, il faut accepter de réviser nos priorités, certaines tâches non-essentielles (qui nous semblent essentielles à prime abord, mais qui passent au second plan quand on a « une Léa » dans notre vie!!…) sont tout simplement abandonnées, remises à dans dix ans! peut-être vingt ans!