lundi 29 mars 2010

Reproduction de modèles, la suite

Mes tentatives pour initier Léa à reproduire des modèles m’ont fait réaliser que cette nouvelle activité comporte en fait deux difficultés pour Léa :
-associer objet et image identique, non pas en les superposant comme à son habitude, mais en plaçant l’objet à côté ou en dessous de l’image.
-déposer ce même objet sur une surface non-définie (jusqu’à maintenant, dans toutes les activités de pairage, l’aire était délimitée par des petites cases, ou des paniers).

On a donc dû reculer un peu… Pour éliminer la deuxième difficulté, nous travaillons maintenant l’exercice à l’aide de cases en bois, gracieusement bricolées par le papa de Léa! Donc, le premier objectif est d’habituer Léa à déposer l’objet dessous ou à côté de son pareil, et non directement dessus, mais cette fois, dans la case prévue à cette fin, ce qui délimite la zone ciblée. Éventuellement, quand ce but sera atteint, on retirera le cadre en bois, pour amorcer la compréhension du deuxième objectif…














Quand on tente de brûler des étapes, on se butte à un mur insurmontable. Vaut mieux prendre le temps de construire une échelle qui nous permettra éventuellement de gravir ce mur, plutôt que d’essayer en vain de sauter par-dessus… Voilà, c'était la pensée du jour!!...

vendredi 26 mars 2010

Hypotonie

L’hypotonie est caractérisée par une diminution de l’excitabilité nerveuse, occasionnant une baisse de la tonicité musculaire. Cet état neurologique peut être compensé par un entraînement du muscle. Dans le passé, Léa présentait une forte hypotonie généralisée. En acquérant la position debout, puis la marche, Léa a éduqué les muscles de ses jambes, qui font depuis beaucoup d’exercice! Par contre, les muscles du haut de son corps sont moins sollicités, et demeurent par conséquent plus faibles.

Cette hypotonie du dos et des épaules a un effet important sur la motricité fine et la concentration. En effet, pour avoir de la précision dans les mouvements de nos doigts, on doit avoir une grande stabilité des bras, qui eux, sont maintenus par les épaules, dont les muscles doivent être fermes. De plus, les personnes aux prises avec un trouble d’hypotonie ont de la difficulté à soutenir une même posture de façon prolongée. Dans le cas de Léa, maintenir la position assise pendant une longue période demande un effort en soi, puisque les muscles de son dos et épaules doivent fournir un effort constant; il va sans dire que rester concentrée longtemps dans ces conditions est plutôt ardu... Il est donc très important de fournir des occasions à Léa d’entraîner les muscles de son dos, ses épaules, et son cou.

Dans cette optique, plusieurs exercices peuvent être réalisés sous forme de jeu : marcher à quatre pattes, ramper, avancer à plat ventre sur une planche à roulette.

Autrement, toute activité qui nécessite un effort moins grand de la part de ces mêmes muscles, mais soutenu, est à propos, comme c’est le cas pour le vélo. Bonne chose: Léa adore faire du vélo! Celà lui procure la sensation de mouvement qu’elle recherche tant, de même que, probablement, tranquilité et liberté! Sa préférence? Être en tandem avec son papa, et ainsi pouvoir pédaler à son rythme sans se soucier de contrôler le vélo!... Un moment de relaxation… pourquoi pas? Ce sport, qui est un vrai bonheur pour elle, a l’avantage d’exiger un bon maintient du haut du corps pendant une période prolongée, ce qui est sans doute bienfaisant pour faciliter ses apprentissages à d’autres niveaux.

mercredi 24 mars 2010

Petite idée intéressante

Offre beaucoup de sensation sur les mains, et permet d’exercer la motricité fine à la fois. Pour l’instant, Léa apprend à assembler les blocs, ce qui lui demande une certaine agilité en devenir, mais comme elle prend plaisir à frotter ses mains sur les pièces, elle y trouve son compte…

dimanche 21 mars 2010

Commentaires

À tous les lecteurs du blog,

Plusieurs personnes m'ont rapporté des difficultés à laisser des commentaires. Le problème est maintenant réglé: dans la rubrique "sélectionnez le profil", répondre "anonyme" (à moins qu'un autre choix ne convienne) et ça devrait fonctionner!

Bonne lecture à tous! N'hésitez pas à y laisser vos commentaires, pour le partage ou le plaisir!

samedi 20 mars 2010

Léa et Ève

Léa est une enfant très sociable qui lie rapidement des liens avec les adultes qui l’entourent. À la regarder faire, on comprend mieux que… le silence est d’or! Les échanges se passent à un niveau tout autre; des regards, des sourires, des câlins, le toucher,…

Par contre, avec les autres enfants, Léa semble plutôt indifférente. À l’occasion, elle se risquera à toucher la main ou les cheveux, mais d’une façon générale, elle fait sa propre affaire. Cela est aussi vrai avec sa sœur. Mon constat : je crois qu’Ève est très imprévisible pour Léa. À 20 mois, on saute, on crie, on pleure, on rit, tout ça sans crier gare… et en l’espace de quelques minutes… ce qui est quelque peu déroutant pour Léa.

Dans les moments de jeu, Léa se retire donc avec plaisir, et évite toute interaction avec Ève, quitte à lui donner son propre jouet s’il le faut… C'est pourquoi nous tentons d’aider un peu la nature, en provoquant des petits échanges entre-elles, avec des jeux que Léa connaît bien. Parfois du tour de rôles, d’autres fois Ève, toujours très heureuse de jouer avec sa sœur, lui donne les morceaux. En d’autres occasions, c’est seulement l’idée qu’elles soient assises côte à côte avec un jouet pareil, en supposant que Léa remarquera qu’Ève a le même, ce qui pourrait donner lieu à des imitations…

Bref, je ne sais ni comment, ni quand Léa ira s’ouvrira un peu à cette petite boule d’énergie qu’elle côtoie tous les jours. Toutefois, je suis persuadée que toutes deux pourront se rejoindre d’une façon ou d’une autre, quand le temps sera venu…

jeudi 18 mars 2010

Expérience : La pâte à modeler


Introduction :
La pâte à modeler est un incontournable dans le développement de l’enfant; aspect sensoriel (tactile), motricité fine, créativité… Tous nos essais avec Léa se soldent par des échecs, en raison de son grand intérêt… à en manger!... C’est même une idée fixe! On n’a pas assez de mains pour l’empêcher mettre la pâte à modeler dans sa bouche… L’activité devient donc entrecoupée d’une tonne d’interventions; ne fait pas ça, pas dans la bouche, … très rébarbatif pour elle.

Par contre, pour certains apprentissages très importants, comme apprendre à couper, aucune autre matière n’est aussi appropriée. Options :
-Abandonner ce jeu, même si cela prive Léa des bénéfices qu’elle pourrait en retirer.
-Trouver une solution qui l’empêchera de manger la pâte à modeler et ainsi limiter les interventions négatives.

La deuxième alternative semble plus constructive…

Hypothèse : Le fait de bloquer l’accès à sa bouche aidera Léa à se concentrer sur ses mains au lieu de focuser sur son désir de manger la pâte à modeler.


Matériel:
-2 masques (un pour Léa, un pour moi)
-pâte à modeler

Résultats :
Dès le premier essai, Léa a bien toléré le port du masque. J’en portais un aussi, de manière à ce qu’elle ne voit pas ça comme une punition, mais plutôt comme une nouvelle habitude. Après s’être aperçu qu’elle ne pouvait plus manger la pâte à modeler, son attention s’est déplacée vers ses mains. La texture de cette matière étant intéressante au niveau tactile, Léa recevait ainsi une autre forme de stimulation sensorielle, provenant non-pas de sa bouche, mais de ses mains. Par la suite, elle a découvert de nouvelles façons de manipuler la pâte à modeler, ce qui a contribué à rendre l’activité plus intéressante pour elle.

Conclusion :
Le port du masque a été nécessaire pour modifier les habitudes que Léa avaient prises avec la pâte à modeler depuis longtemps. Après quelques séances, il n’est plus indispensable de le porter!!

dimanche 14 mars 2010

Perception du corps dans l'espace

La proprioception est la sensibilité propre aux muscles et aux tendons qui renseigne notre cerveau sur le déplacement et l'équilibre du corps dans l'espace. Ces diverses sensations étant moins claires pour Léa (dû à son hyposensibilité), la perception qu’elle a de son propre corps dans l’espace s’en trouve diminuée, lui causant un trouble de la planification motrice. Pour pallier à cet inconvénient, son cerveau doit en quelques sortes créer une banque de données regroupant tous les mouvements possibles à effectuer dans l’espace, pour ensuite s’y référer au besoin dans le quotidien. De simples gestes que l’on fait tous naturellement doivent donc lui être enseignés.

Jusqu’à maintenant, Léa a appris à effectuer quelques mouvements dans l’espace, mais son répertoire est assez limité. Bien entendu, le fait d’habiter un corps sans en être totalement aux commandes présente certains inconvénients pour elle. D’autres parts, cette compétence étant étroitement reliée avec la capacité de produire des sons avec la bouche, nous avons tout intérêt à y porter une attention particulière, et ainsi favoriser chez Léa l’acquisition d’habiletés dans ce domaine... et tous les autres qui en découlent….

Lorsqu’un geste a un but, par exemple lever un bras pour atteindre un objet placé en hauteur, il est assez facile pour Léa de percevoir le déplacement de son corps, puisqu’elle a alors une sorte de repère visuel, un indice supplémentaire. Par contre, la même action de lever le bras mais, cette fois, dans les airs, sans aucune référence, d’une façon volontaire et planifié est beaucoup plus complexe. Pourtant, avec de la pratique, ce mouvement est devenu naturel et n’a plus de secret pour elle; cependant, si on souhaite apporter une légère variation afin de, par exemple placer les bras en croix,… on la perd complètement! Elle perçoit mal la différence entre les positions semblables.

C’est pourquoi, pour commencer, on doit travailler des gestes très différents les uns des autres. La contrainte est que, tout compte fait, on a juste deux bras et deux jambes; ainsi, les mouvements finissent tous par se ressembler un peu… Une autre stratégie qui me semble intéressante est de débuter par des actions que Léa effectue d’une manière inconsciente, et de l’amener à les faire d’une façon conscience, sur demande ou en imitation. De ce fait, on divise la difficulté en deux.

En définitive, la variété de mouvements qu’il nous est donnée de réaliser dans ce corps qui est le nôtre est telle, qu’il semble insensé de penser enseigner à Léa, un par un, chacun de ces gestes. Cependant, je crois que chaque nouveauté qui s’ajoute à son répertoire lui permet de siéger un peu plus en profondeur dans son corps. De cette façon, elle gagne de l’aisance dans ses mouvements, et devient graduellement plus à même de s’amuser en bougeant de manières diversifiées, et ainsi d’expérimenter elle-même des avenues qui lui sont inconnues.

lundi 8 mars 2010

L'odorat

On sait tous que les bébés découvrent le monde avec la bouche…, et tout y passe! Vers environ 18 mois, cette manière d’explorer s’estompe. Pourtant, Léa utilise encore beaucoup sa bouche pour explorer, ce qui nécessite beaucoup de surveillance! Depuis longtemps, nous tentons de l’inciter à modérer cette habitude. À force de se faire dire « ne met pas ça dans ta bouche!! », elle le fait moins, mais cette interdiction va à l’encontre de son besoin d’explorer; elle n’a pas d’alternative lui permettant de poursuivre son exploration. On nous a suggéré de lui fournir un objet à mâchouiller, pour ainsi combler son besoin sensoriel au niveau de la bouche, ce qui s’est avéré utile, mais insuffisant pour Léa, petite curieuse qui veut goûter à tout!

En observant notre chère Ève franchir le cap des 18 mois, j’ai réalisé que désormais, elle sent bien souvent les objets qu’elle manipule, plutôt que les porter à sa bouche, ce qui me semble une excellente alternative au désir de goûter à tout! Quelle bonne idée! Je n’y avais juste pas pensé…

Le hic, c’est que pour Léa, il est toujours impossible d’utiliser son odorat d’une façon volontaire. Bien sûr en respirant, elle hume les odeurs qui l’entourent, comme nous tous, mais elle ne semble pas différencier les actions sentir et goûter. Probablement que l’hyposensibilité dont elle est atteinte affecte son odorat de la même façon que ses autres sens, rendant la distinction plus difficile à faire. On a donc commencé pratiquer l’action de sentir, à l’aide d’un petit contenant de « pot pourri », l’avantage étant que sa langue n’est pas assez longue pour aller goûter ! Il y a aussi les livres de la collection OdorImage qui seront bientôt fort utiles, mais pour l’instant, une petite lichée est si vite arrivée lorsque la tentation est aussi près de la bouche!!

Doucement, Léa commence à comprendre qu’elle est le maître de ce nez, et qu’elle a la possibilité de sentir au moment où elle le souhaite! Belle découverte! Je crois que plus tout ça sera clair pour elle, plus il deviendra normal de sentir au lieu de porter à sa bouche, du moins, c’est une hypothèse!...

dimanche 7 mars 2010

Les marionnettes

Depuis toujours, comme tous les enfants, Léa côtoie des animaux en peluche et des marionnettes. Toutefois, elle ne les perçoit pas comme des personnages pour s’amuser, mais elle préfère plutôt les toucher et même y goûter!! C’est un début, un point de départ; elle a un intérêt, voilà une bonne chose.

Pour l’aider à réaliser que ces objets peuvent prendre vie, et qu’elle-même a le pouvoir de les animer, je tente de lui proposer de nouvelles façons de les manipuler, je l’incite à imiter les sons des animaux. Étonnament pour nous, tout ça semble n’avoir aucun sens pour Léa. On doit donc y aller à petite dose. Pour éviter d’être déçus du peu de réaction manifestée, on doit regarder ce qu’on veut bien voir, tout en faisant abstraction du reste. Parfois, un simple regard constitue une réponse de la part de Léa, un intérêt naissant. D’autres fois, un petit geste, si maladroit qu’il en perd sa signification, sera la preuve de son intention de reproduire ce qu’elle a vu (même si c’est plus pour nous faire plaisir que pour son propre plaisir…)

Cela m’amène parfois à me poser des questions. Je me demande jusqu’à quel point on doit insister. Est-ce que respecter la personne qu’est Léa serait de la laisser jouer à sa façon, sans lui imposer notre façon de jouer à nous? Je ne sais pas trop… J’imagine que le meilleur baromètre pour m’indiquer jusqu’où aller sera la réaction de Léa elle-même. Si au bout d’un certain temps, elle ne démontre pas plus d’intérêt dans ce jeu, je comprendrai qu’inconsciemment, elle ne souhaite pas aller dans cette direction à ce moment précis. Mais pour l’instant, je suppose qu’il faut au moins lui donner l’opportunité d’essayer…