jeudi 21 octobre 2010

Petits doigts s’exercent…

Elle rencontre bien des désagréments dus à ses petits doigts malhabiles. Le moment des repas, entre autres, s’en trouve affecté et une zone sinistrée se crée tout autour de Léa au fur et à mesure que son assiette se vide. C’est que Léa arrive difficilement à exécuter le geste de la pince pouce-index et par conséquent, elle se sert autant de la paume que des doigts. Plus le repas avance, plus les mains se salissent, deviennent glissantes, pour un résultat final parfois assez saisissant!… Mademoiselle étant un brin gourmande et pressée, pas question de se servir de ces occasions pour exercer ses petits doigts; vaut donc mieux créer un contexte plus favorable, plus neutre.

Prendre des pistaches (dans leur coquille!) et autres petits objets, avec le pouce et l’index, pour les insérer dans un contenant. Ceci demande concentration à Léa, parce que son geste naturel serait d’utiliser sa paume et ses doigts (prise palmaire). Au début, je lui faisais déposer les pistaches dans un petit contenant à large ouverture, mais je devais alors lui rappeler verbalement très souvent « pouce-index », ce qu’elle comprend très bien, mais qui demande constamment une intervention de ma part. Je préfère que le matériel parle de lui-même; avec une petite bouteille au goulot étroit, si Léa utilise la prise palmaire, geste beaucoup moins précis, il lui est ardu d’insérer le dit objet dans le trou. Elle se reprend donc, de son plein gré, avec pouce-index parce qu’elle en comprend l’utilité, et non pour obéir à maman, ce qui me semble rempli de sens.










Cette boîte avec une ouverture de forme carré, pour insérer des petits cubes en bois. La particularité est qu’il est essentiel de posititionner le cube bien droit, puisque dès qu’il est incliné (comme sur la photo), il n’entre pas dans le trou. Cet exercice requiert donc d’affiner le geste. Elle y parvient en se reprenant plusieurs fois pour chaque cube, et encore plus avec la main gauche…




Et une création-maison, en réponse à la difficulté de Léa à bouger ses doigts de façon indépendante les uns des autres; ils forment plutôt un bloc, comme s’ils étaient tous liés (sauf le pouce et l’index, qui sont plus autonomes). L’exercice consiste à placer ses doigts dans chacun des trous, ce qui nécessite déjà une prise de conscience de sa part. Et ensuite, je place une brosse à dent électrique (elle aime bien la sensation causée par la brosse qui tourne sur sa peau) au bout d’un doigt, qu’elle doit soulever pour atteindre la brosse. Pour l’instant, je maintiens toujours ses autres doigts à plat, pendant qu’elle s’affaire à relever celui qui est libre, mais je vois tout de même beaucoup plus d’aisance qu’au début, alors que je sentais, sous mes doigts, chacun des siens qui forçaient tous à la fois…