dimanche 30 janvier 2011

Rythme

La musique, c’est un enchantement pour Léa! Tous ces sons mélodieux qui bombardent son tympan d’ondes sonores, c’est le paradis! Son besoin très prononcé de stimulation auditive est comblé pendant un moment! Pas étonnant qu’elle demande ses écouteurs si souvent, dans lesquelles elle peut écouter ses chansons favorites. Curieusement, certains sons deviennent rigolos dans son oreille, par exemple, un simple tintement de harpe et elle rit aux éclats!

Malgré sa fascination pour la musique, Léa demeure figée par celle-ci, sans arriver à entrer dans le rythme de la musique. Elle le ressent probablement, mais ne peut l’extérioriser d’aucune façon. Toutes ses tentatives pour produire des sons (taper des mains, du pied, ou bien jouer sur un piano) sont caractérisées par des petits mouvements répétitifs plutôt désordonnés; elle est tout simplement incapable de les moduler selon son désir pour, par exemple, ralentir ou accélérer la cadence.

Depuis quelque temps, j’ai assisté à une grande première autour de cette notion qu’est le rythme. J’ai demandé à Léa de frapper sur son xylophone, mais plutôt que de la laisser tambouriner à sa guise, j’attrappais son bras après chaque son unique entendu, pour donner une grande amplitude à son mouvement et donc ralentir le battement. En même temps, je scandais d’une voix déterminée un, deux, trois, … pour donner un tempo. Graduellement, je n’ai eu qu’à effleurer son bras, ce qui lui rappelait de le monter, et finalement, elle arrive elle-même à ralentir le rythme pour donner des coups bien séparés les uns des autres! Main droite ou gauche, peu importe. Les premières fois qu’elle le faisait complètement seule, elle avait besoin de toute son attention pour maîtriser son bras, qui lui, semblait vouloir retourner à ses vieilles habitudes de clapoter au lieu de frapper le xylophone… Adorable moment de concentration!



Prochaine étape : faire un seul et unique coup à la fois, et puis éventuellement deux coups, le tout en imitation. Les tous-petits ressentent très bien cette notion de rythme, et j’ai l’impression que ceci est très utile pour l’acquisition du langage; à un certain stade, bien qu’il leur soit impossible de prononcer certains mots, ils les répètent, certes en émettant les mauvais phonèmes, mais le bon nombre de syllables. Cette aptitude étant absente chez Léa, je crois que de mieux percevoir le rythme et pouvoir l’extérioriser dans son corps constituerait un pas en avant pour parvenir à articuler quelques mots… Et puis sinon, c’est tout de même une façon intéressante de prendre part au monde qui l’entoure que de pouvoir taper des mains suivant le tempo (ou à peu près) ou même bouger selon le rythme de la musique qu’elle apprécie tant!