Mon désir ardent d’aider Léa à interagir, et puis la présence quotidienne à mes côtés de deux petits êtres assoiffés de tout ce qu’ils peuvent apprendre par l’intermédiaire de leur entourage, m’amène à observer comment se met en place, chez les enfants, la communication. Sur quoi est-elle basée? Quels sont les outils dont disposent les touts petits pour communiquer, avant l’apparition du langage?
D’un côté, je vois Léa. Intéressée aux gens, elle interagit à un certain niveau, mais pourtant, depuis plusieurs années qu’elle a acquis les quelques bases essentielles, elle en reste là, elle n’évolue pas dans ses rapports avec autrui. Elle communique essentiellement pour trouver réponses à ses besoins de base : manger, boire, écouter la télévision, aller ici ou là. Elle peut utiliser des pictos pour nous faire comprendre, ou bien sinon, elle se débrouille en nous amenant par la main, et en pointant ce qu’elle veut une fois arrivé tout près. Aussi, elle sourit et rit quand elle est contente, elle pleure ou crie quand elle est mécontente. Et puis il y a ses quelques sons qu’elle aime bien qu’on imite, on se parle en brrr, ou bien en pppp, et les quelques livres et albums photos dans lesquels elle aime pointer des images pour nous entendre les nommer. Il me semble que les choix dont elle dispose pour communiquer sont en fait tellement limités, que je la soupçone parfois « créer » des demandes pour ainsi avoir un contact avec nous. Elle ne sait pas qu’elle pourrait interagir à propos de tout et de rien.
D’un autre côté, je vois mon petit Jules, 15 mois, qui ne prononce pas plus de mots que Léa, mais qui pourtant est en interaction du matin au soir. Il pointe tout ce qu’il voit, ce qu’il entend, simplement par un regard, il nous fait remarquer ce qu’il est en train de faire pour entendre notre commentaire sur le sujet, bref, il nous parle de lui et de ce qui l’intéresse. Voilà un aspect hyper important de la communication humaine dont Léa ignore complètement l’existence : elle ne nous transmet que ses besoins primaires, principalement sous forme de demande. Pourtant, elle remarque ce qui se passe autour d’elle, elle observe, mais elle n’utilise pas ceci comme un prétexte à communiquer, elle garde tout au dedans d’elle. Si, par exemple, elle est surprise, elle fige quelques secondes, puis elle part, ne jetant aucun regard aux gens autour d’elle comme pour dire « As-tu vu?? As-tu entendu??… » Rien du tout. Mon hypothèse sur la raison de ce comportement est qu’elle ne sait tout simplement pas quel moyen utiliser pour communiquer sa surprise. Pourtant, à voir Jules fonctionner, je constate que peu d’aptitudes sont requises pour transmettre aux autres ce à quoi on pense : le regard, le pointé, voilà deux capacités que Léa possède et utilise déjà, mais uniquement dans le contexte des demandes, et qui sont amplement suffisantes pour communiquer une panoplie d’informations.
Maintenant, à nous de jouer : montrons-lui comment faire! Comment? Pour dire bien franchement, je ne sais pas exactement. Mais je crois que juste le fait d’avoir cette intention derrière la tête quand je suis avec Léa me porte à agir différemment. Je lui pose des questions auxquelles elle peut répondre par le pointé, et qui l’amène à prendre conscience de ce qui l’anime à l’instant, et surtout du fait qu'il est très facile de le communiquer, et tellement plus amusant que de tout garder en elle!! Qu’est-ce que tu regardes? Qu’est-ce qui bouge? Montre-moi ce que tu regardes. Pointe-le moi, Ah! Oui! C'est un oiseau! Bravo! Tu me l'as montré! C'est une oiseau qui chante! etc.… Où est l’auto qui roule? (quand je vois qu’elle regardait justement l’auto qui roule…) Qu’est-ce que tu entends? Qu’est-ce qui fait du bruit? (quand je vois qu’elle écoutait un son…) Montre-le moi, pointe-le moi, … Qu’est-ce que tu es en train de faire? Montre-moi que tu pousses la chaise. (ici, le pointé n’est pas tellement de mise, mais plutôt juste un regard et une intention de communiquer qu’elle doit saisir).
Depuis quelques semaines que je la « harcèle » avec mes questions, et déjà, de temps à autre (peut-être une fois par jour), elle pointe spontanément quelque chose avec la seule intention de communiquer, pas dans le but de demander! Wow!! Ça me surprend à chaque fois! Ça me donne espoir qu’elle pourra, un bon jour pas si lointain, nous transmettre tout ce qui se passe dans sa petite tête, ce qui serait en soi, tout à fait merveilleux, mais qui en plus, aurait l’avantage de nous simplifier la vie, mais alors là, vraiment vraiment beaucoup…
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mercredi 26 septembre 2012
dimanche 29 avril 2012
La pointe de l’iceberg
De par la mise en place de notre programme Son-Rise, nous avons mis le cap sur « ouverture et interaction ». Et c’est exactement ce qui se passe, à petite échelle, bien sûr…
L’objectif premier en ce moment : contact visuel. À la fin décembre, quand on a officiellement débuté suivant les principes Son-Rise, Léa nous jetait parfois des regards, bien droit dans les yeux, qui, quoique furtifs, pouvait donner l’impression qu’on avait un bon contact visuel. Oh! surprise! En réduisant la salle de jeu à sa plus simple expression, pour éviter les distractions, et en pratiquant le « joining », j’ai constaté qu’elle était incapable de soutenir le regard plus de quelques secondes. Et dès que ses yeux quittent les nôtres, elle redevient dans le mode « exclusif ». Tout compte fait, elle était exclusive, ou dans sa bulle, la grosse majorité du temps. Voilà donc où on a choisit de diriger nos énergies, soit à la base de toute interaction : les yeux, les yeux, les yeux!!
Concrètement, c’est en célébrant chacun des regards que Léa nous porte, que nous parvenons tranquillement à lui donner envie de revenir encore et encore à nos yeux, et d’y rester de plus en plus longtemps. Elle adore entendre des chansons, alors quand on a ses yeux, on chante, on invente un jeu basé sur ces chansons, on amène des images en lien, on alterne le tout avec des drôles de bruits, des expressions faciales,… Quand ses yeux quittent, on n’insiste pas, on respecte son besoin du moment, et on « join », puisqu’elle retourne, de toute évidence, dans sa bulle.
Dans le silence du joining, se développe une confiance, c’est elle qui a le contrôle, et quelques fois, je l’ai surprise à jeter un bref regard sur ce que je faisais (bien sûr, qui était exactement ce qu’elle-même était en train de faire), puis rapidement retourner à son affaire. Un intérêt envers autrui prend racine peu à peu…
En quelques mois, elle arrive maintenant à soutenir le regard pendant des périodes beaucoup plus longues, assez pour nous laisser le temps de dire quelques phrases, et, très important, elle revient plus systématiquement à nos yeux au cours d’une interaction. Cela permet de développer tranquillement l’attention conjointe, lors de laquelle le regard se déplace en alternance entre un point X, et les yeux du partenaire de jeu. Du coup, j’ai vu ses yeux s’illuminer quelques fois, alors qu’elle constatait que je portais attention à ce qui l’intéressait à un moment précis; elle démontrait une (toute petite) expression d’étonnement, du jamais vu sur son visage auparavant, comme si elle réalisait peu à peu que c’est ainsi qu’elle peut faire partie du grand tissu qui relie tous les humains entre-eux! C’est ce petit déclic que je nomme « la pointe de l’iceberg »! Jusqu’alors, ses interactions avaient toujours été basées sur -demande de sa part, réponse de la nôtre-, ou -consigne de notre part, réponse (par une action) de la sienne-; je sais maintenant qu’on peut construire une relation beaucoup plus profonde avec Léa, et ainsi découvrir ce qui se cache en elle… la partie immergée de l’iceberg…
L’objectif premier en ce moment : contact visuel. À la fin décembre, quand on a officiellement débuté suivant les principes Son-Rise, Léa nous jetait parfois des regards, bien droit dans les yeux, qui, quoique furtifs, pouvait donner l’impression qu’on avait un bon contact visuel. Oh! surprise! En réduisant la salle de jeu à sa plus simple expression, pour éviter les distractions, et en pratiquant le « joining », j’ai constaté qu’elle était incapable de soutenir le regard plus de quelques secondes. Et dès que ses yeux quittent les nôtres, elle redevient dans le mode « exclusif ». Tout compte fait, elle était exclusive, ou dans sa bulle, la grosse majorité du temps. Voilà donc où on a choisit de diriger nos énergies, soit à la base de toute interaction : les yeux, les yeux, les yeux!!
Concrètement, c’est en célébrant chacun des regards que Léa nous porte, que nous parvenons tranquillement à lui donner envie de revenir encore et encore à nos yeux, et d’y rester de plus en plus longtemps. Elle adore entendre des chansons, alors quand on a ses yeux, on chante, on invente un jeu basé sur ces chansons, on amène des images en lien, on alterne le tout avec des drôles de bruits, des expressions faciales,… Quand ses yeux quittent, on n’insiste pas, on respecte son besoin du moment, et on « join », puisqu’elle retourne, de toute évidence, dans sa bulle.
Dans le silence du joining, se développe une confiance, c’est elle qui a le contrôle, et quelques fois, je l’ai surprise à jeter un bref regard sur ce que je faisais (bien sûr, qui était exactement ce qu’elle-même était en train de faire), puis rapidement retourner à son affaire. Un intérêt envers autrui prend racine peu à peu…
En quelques mois, elle arrive maintenant à soutenir le regard pendant des périodes beaucoup plus longues, assez pour nous laisser le temps de dire quelques phrases, et, très important, elle revient plus systématiquement à nos yeux au cours d’une interaction. Cela permet de développer tranquillement l’attention conjointe, lors de laquelle le regard se déplace en alternance entre un point X, et les yeux du partenaire de jeu. Du coup, j’ai vu ses yeux s’illuminer quelques fois, alors qu’elle constatait que je portais attention à ce qui l’intéressait à un moment précis; elle démontrait une (toute petite) expression d’étonnement, du jamais vu sur son visage auparavant, comme si elle réalisait peu à peu que c’est ainsi qu’elle peut faire partie du grand tissu qui relie tous les humains entre-eux! C’est ce petit déclic que je nomme « la pointe de l’iceberg »! Jusqu’alors, ses interactions avaient toujours été basées sur -demande de sa part, réponse de la nôtre-, ou -consigne de notre part, réponse (par une action) de la sienne-; je sais maintenant qu’on peut construire une relation beaucoup plus profonde avec Léa, et ainsi découvrir ce qui se cache en elle… la partie immergée de l’iceberg…
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13. Interaction
jeudi 24 novembre 2011
Du Floortime, on dévie vers Son-Rise
« L’enfant nous montre comment entrer dans son monde, et nous lui montrons comment en sortir »
Depuis quelques mois déjà, nous nous intéressons à mettre en place une approche éducative pour Léa qui serait tout à fait adaptée à ses besoins : besoin de bouger, de toucher, d’entendre des sons, et besoin d’évoluer, d’avancer, d’apprendre… , mais surtout, d’entrer en relation avec les personnes.
Nous avons d’abord exploré la méthode Floortime, qui a été un bon point de départ. C’est une approche ayant pour but premier le développement émotionnel et relationnel de l’enfant, et qui perçoit chaque comportement de l’enfant comme un moyen d’entrer en lien avec lui. Il est manifeste que l’acquisition de connaissances se fera d’une manière toute naturelle une fois les bases relationnelles bien établies.
Dans cette même ligne de pensée, on retrouve l’approche Son-Rise (Autism Treatment Center of America), qui, comme le Flootime, est axée sur le développement des liens affectifs d’abord. Toutefois, cette approche nous a particulièrement interpellés, pour sa façon unique de traiter les comportements répétitifs et exclusifs, nommés « isms » , qui caractérisent les enfants, comme Léa, atteints de troubles faisant partie du spectre autistique. En effet, ces gestes auto-stimulants, répétés inlassablement, à l’abri de toute interaction avec les autres, (ex. : tourner un cube sur lui-même, tourner les pages d’un livre encore et encore, souffler dans une flûte à répétition, ouvrir et fermer des portes sans cesse, des interupteurs de lumières, …), peuvent être perçus de l’extérieur comme étant très envahissants.
Pourtant, selon Son-Rise, ces mêmes comportements deviennent un outil-clé pour établir des bases relationnelles avec l’enfant. Ils se transforment en une porte pour entrer dans son monde, par la pratique du « joining ». En fait, c’est très simple : quand Léa entre dans une phase exclusive, nous n’avons qu’à faire exactement ce qu’elle fait, en synchronicité. Plutôt que d’essayer d’arrêter ce comportement, nous l’acceptons entièrement et permettons qu’il se poursuive; nous savons qu’il est utile, qu’il représente simplement pour Léa une réponse auto-apaisante face à un monde imprévisible dans lequel elle n’a aucun contrôle. On lui démontre ainsi notre intérêt, dépourvu de tout jugement, pour ce qui l’intéresse elle. Tout ce que nous ferons pendant ces moments ne devrait jamais l’être avec l’intention de la sortir de son ism, mais simplement avec l’idée de porter intérêt à son monde…
C’est seulement lorsqu’elle nous donne un feu vert (un contact physique, un regard, un son…), qu’on essaiera de maintenir cette interaction naissante en nous rendant très attrayants pour elle. De cette façon, on construira peu à peu, des interactions plus longues, dans la confiance mutuelle, et on pourra intégrer graduellement de nouveaux éléments qui lui permettrons d’évoluer.
Suivant Son-Rise, plusieurs autres principes éclairent notre façon d’enseigner. D’abord, c’est la motivation intrinsèque de l’enfant qui est le moteur même du processus d’apprentissage. Par conséquent, ce sont les réponses spontanées qu’il émet, qui seront le point de départ des apprentissages, plutôt que des activités imposées par une tierce personne. Nous utiliserons des techniques pour transformer chacune des opportunités qui se présente en un jeu interactif. Nous manifesterons beaucoup d’enthousisme, d’excitation et d’énergie! Nous célébrerons chaque contact, chaque tentative de l’enfant. Et nous prioriserons toujours la qualité de la relation, plutôt que les objectifs éducatifs, auxquels nous reviendrons lorsqu’une occasion propice se présentera à nouveau.
Aussi, il est important de créer un environnement externe qui maximise les apprentissages et les interactions. La salle de jeu dans laquelle se déroulent les séances, en un pour un, est une pièce épurée, sans distractions, libre de toute sur-stimulation. On souhaite que l’enfant se sente parfaitement à son aise dans cette pièce, où tout est permis (donc, ce qui n’est pas permis y est éléminé). Les avantages : augmente la concentration et la durée de l’attention, brise le cycle de la sur-stimulation, permet à l’enfant de digérer les stimuli petit à petit, diminue le besoin de l’enfant de retourner à ses moments exclusifs, élimine les batailles de contrôle, qui brisent le lien de confiance. De cette façon, nous nous plaçons au centre de l’univers de l’enfant, clé incontestable des interactions humaines.
Finalement, nous choisirons d’adopter une attitude de non-jugement et d’optimisme, sachant fort bien que ceci rendra notre monde très attrayant pour notre enfant : ne pas juger où en est l’enfant dans le moment présent, et croire qu’il peut arriver à n’importe quoi. De toutes nos paroles et de tous nos gestes émanera cette conviction profonde, que l’enfant percevra, intégrera, et concrétisera.
En bref, nos objectifs seront toujours d'ordre relationnel, variant entre l'amélioration du contact visuel, la durée de l'attention en interaction, la communication, et la flexibilité. À partir des intérêts de Léa, qui est attirée par tout ce qui lui apporte satisfaction sensorielle, nous imaginerons des jeux dans lesquels nous intégrerons des tous petits défis, définis par nos buts nommés ci-haut. À ceci nous ajouterons l'attitude "Son-Rise", et c'est ainsi que nous avancerons, pas à pas avec Léa!
Suite à la recherche de bénévoles que nous avons menée il y a quelques mois, nous recevons présentement l’aide très précieuse de sept aimables (!!) personnes, qui viennent à raison de une heure par semaine jouer avec Léa. Nous souhaitons maintenant étendre cette façon de faire avec Léa, augmentant grandement notre besoin de collaboration. Nous espérons bâtir une équipe de bénévoles, pour couvrir l’horaire de Léa à temps plein.
VOUS ÊTES CRÉATIF, ÉNERGIQUE, OUVERT?
VOUS AVEZ ENVIE DE VIVRE UNE EXPÉRIENCE HUMAINE ENRICHISSANTE?
Nous sommes en quête de toute personne qui souhaiterait prendre part au projet, pour aider Léa à développer son plein potentiel!
-Aucune expérience requise; nous vous formerons.
-Engagement : 4 à 6 heures par semaine
N'hésitez pas à nous contacter pour toute autre information supplémentaire!
Depuis quelques mois déjà, nous nous intéressons à mettre en place une approche éducative pour Léa qui serait tout à fait adaptée à ses besoins : besoin de bouger, de toucher, d’entendre des sons, et besoin d’évoluer, d’avancer, d’apprendre… , mais surtout, d’entrer en relation avec les personnes.
Nous avons d’abord exploré la méthode Floortime, qui a été un bon point de départ. C’est une approche ayant pour but premier le développement émotionnel et relationnel de l’enfant, et qui perçoit chaque comportement de l’enfant comme un moyen d’entrer en lien avec lui. Il est manifeste que l’acquisition de connaissances se fera d’une manière toute naturelle une fois les bases relationnelles bien établies.
Dans cette même ligne de pensée, on retrouve l’approche Son-Rise (Autism Treatment Center of America), qui, comme le Flootime, est axée sur le développement des liens affectifs d’abord. Toutefois, cette approche nous a particulièrement interpellés, pour sa façon unique de traiter les comportements répétitifs et exclusifs, nommés « isms » , qui caractérisent les enfants, comme Léa, atteints de troubles faisant partie du spectre autistique. En effet, ces gestes auto-stimulants, répétés inlassablement, à l’abri de toute interaction avec les autres, (ex. : tourner un cube sur lui-même, tourner les pages d’un livre encore et encore, souffler dans une flûte à répétition, ouvrir et fermer des portes sans cesse, des interupteurs de lumières, …), peuvent être perçus de l’extérieur comme étant très envahissants.
Pourtant, selon Son-Rise, ces mêmes comportements deviennent un outil-clé pour établir des bases relationnelles avec l’enfant. Ils se transforment en une porte pour entrer dans son monde, par la pratique du « joining ». En fait, c’est très simple : quand Léa entre dans une phase exclusive, nous n’avons qu’à faire exactement ce qu’elle fait, en synchronicité. Plutôt que d’essayer d’arrêter ce comportement, nous l’acceptons entièrement et permettons qu’il se poursuive; nous savons qu’il est utile, qu’il représente simplement pour Léa une réponse auto-apaisante face à un monde imprévisible dans lequel elle n’a aucun contrôle. On lui démontre ainsi notre intérêt, dépourvu de tout jugement, pour ce qui l’intéresse elle. Tout ce que nous ferons pendant ces moments ne devrait jamais l’être avec l’intention de la sortir de son ism, mais simplement avec l’idée de porter intérêt à son monde…
C’est seulement lorsqu’elle nous donne un feu vert (un contact physique, un regard, un son…), qu’on essaiera de maintenir cette interaction naissante en nous rendant très attrayants pour elle. De cette façon, on construira peu à peu, des interactions plus longues, dans la confiance mutuelle, et on pourra intégrer graduellement de nouveaux éléments qui lui permettrons d’évoluer.
Suivant Son-Rise, plusieurs autres principes éclairent notre façon d’enseigner. D’abord, c’est la motivation intrinsèque de l’enfant qui est le moteur même du processus d’apprentissage. Par conséquent, ce sont les réponses spontanées qu’il émet, qui seront le point de départ des apprentissages, plutôt que des activités imposées par une tierce personne. Nous utiliserons des techniques pour transformer chacune des opportunités qui se présente en un jeu interactif. Nous manifesterons beaucoup d’enthousisme, d’excitation et d’énergie! Nous célébrerons chaque contact, chaque tentative de l’enfant. Et nous prioriserons toujours la qualité de la relation, plutôt que les objectifs éducatifs, auxquels nous reviendrons lorsqu’une occasion propice se présentera à nouveau.
Aussi, il est important de créer un environnement externe qui maximise les apprentissages et les interactions. La salle de jeu dans laquelle se déroulent les séances, en un pour un, est une pièce épurée, sans distractions, libre de toute sur-stimulation. On souhaite que l’enfant se sente parfaitement à son aise dans cette pièce, où tout est permis (donc, ce qui n’est pas permis y est éléminé). Les avantages : augmente la concentration et la durée de l’attention, brise le cycle de la sur-stimulation, permet à l’enfant de digérer les stimuli petit à petit, diminue le besoin de l’enfant de retourner à ses moments exclusifs, élimine les batailles de contrôle, qui brisent le lien de confiance. De cette façon, nous nous plaçons au centre de l’univers de l’enfant, clé incontestable des interactions humaines.
Finalement, nous choisirons d’adopter une attitude de non-jugement et d’optimisme, sachant fort bien que ceci rendra notre monde très attrayant pour notre enfant : ne pas juger où en est l’enfant dans le moment présent, et croire qu’il peut arriver à n’importe quoi. De toutes nos paroles et de tous nos gestes émanera cette conviction profonde, que l’enfant percevra, intégrera, et concrétisera.
En bref, nos objectifs seront toujours d'ordre relationnel, variant entre l'amélioration du contact visuel, la durée de l'attention en interaction, la communication, et la flexibilité. À partir des intérêts de Léa, qui est attirée par tout ce qui lui apporte satisfaction sensorielle, nous imaginerons des jeux dans lesquels nous intégrerons des tous petits défis, définis par nos buts nommés ci-haut. À ceci nous ajouterons l'attitude "Son-Rise", et c'est ainsi que nous avancerons, pas à pas avec Léa!
Suite à la recherche de bénévoles que nous avons menée il y a quelques mois, nous recevons présentement l’aide très précieuse de sept aimables (!!) personnes, qui viennent à raison de une heure par semaine jouer avec Léa. Nous souhaitons maintenant étendre cette façon de faire avec Léa, augmentant grandement notre besoin de collaboration. Nous espérons bâtir une équipe de bénévoles, pour couvrir l’horaire de Léa à temps plein.
VOUS ÊTES CRÉATIF, ÉNERGIQUE, OUVERT?
VOUS AVEZ ENVIE DE VIVRE UNE EXPÉRIENCE HUMAINE ENRICHISSANTE?
Nous sommes en quête de toute personne qui souhaiterait prendre part au projet, pour aider Léa à développer son plein potentiel!
-Aucune expérience requise; nous vous formerons.
-Engagement : 4 à 6 heures par semaine
N'hésitez pas à nous contacter pour toute autre information supplémentaire!
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dimanche 14 août 2011
Floortime
Léa adore interagir avec les gens, mais d’une façon bien particulière. Avec le temps, elle a développé des moyens pour entrer en contact avec les autres, qui lui permettent du même coup de combler ses besoins sensoriels. Elle nous sourit, nous regarde, nous jase un peu avec les quelques sons qu’elle émet, mais aussi, elle touche la peau, les jeans, regarde à travers nos lunettes, veut qu’on lui parle directement dans l’oreille, touche les montres et boucles de ceintures, de façon à faire un petit clintement… Bref, elle trouve toutes sortes d’idées pour stimuler ses oreilles, ses yeux et ses petites mains à la recherche de sensations!
Étant donné que le lien avec nos semblables est à la base de tous les autres apprentissages, il serait prioritaire pour Léa de développer la capacité d’interagir avec les gens, autrement que par les moyens répétitifs dont elle dispose jusqu’à maintenant. Et pour y parvenir, il semblerait qu’elle ait vraiment besoin de notre aide!
Le livre « The child with special needs » de Stanley I. Greenspan et Serena Wieder nous décrit en détails comment s’y prendre, à l’aide de l’approche appelée « Floortime », pour créer une véritable communication bi-directionnelle entre l’enfant et nous, et ce, à travers le jeu, qui est la façon toute naturelle qu’ont les petits de découvrir le monde. Notre rôle, en tant que partenaire actif de jeu, sera donc de suivre l’initiative de Léa et de jouer avec ce qui captive son intérêt, mais le faire d’une façon qui l’encourage à interagir avec nous. Il s’agit donc de procéder à l’envers de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant; alors qu’on demandait à Léa de s’intéresser à ce que nous lui proposions, le "Floortime" suggère plutôt de la suivre dans ses explorations, qui deviennent alors le point de départ de notre interaction, malgré qu'elles peuvent nous sembler, disons-le, bien souvent quelque peu insolites...
Nous sommes donc en ce moment affairés à s’initier à cette façon de procéder; un peu de lecture, entrecoupée d’essais avec Léa, et tranquillement on comprend un peu mieux comment il est possible de s’imiscer dans son jeu. Les rôles sont inversés. Pendant les séances "Floortime", c’est Léa qui dirige les activités, selon son intérêt du moment. Nous reste plus qu’à la suivre, tout en saisissant les occasions qui se présentent spontanément (ou en provoquer au besoin...), pour orienter doucement l’affaire…
Étant donné que le lien avec nos semblables est à la base de tous les autres apprentissages, il serait prioritaire pour Léa de développer la capacité d’interagir avec les gens, autrement que par les moyens répétitifs dont elle dispose jusqu’à maintenant. Et pour y parvenir, il semblerait qu’elle ait vraiment besoin de notre aide!
Le livre « The child with special needs » de Stanley I. Greenspan et Serena Wieder nous décrit en détails comment s’y prendre, à l’aide de l’approche appelée « Floortime », pour créer une véritable communication bi-directionnelle entre l’enfant et nous, et ce, à travers le jeu, qui est la façon toute naturelle qu’ont les petits de découvrir le monde. Notre rôle, en tant que partenaire actif de jeu, sera donc de suivre l’initiative de Léa et de jouer avec ce qui captive son intérêt, mais le faire d’une façon qui l’encourage à interagir avec nous. Il s’agit donc de procéder à l’envers de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant; alors qu’on demandait à Léa de s’intéresser à ce que nous lui proposions, le "Floortime" suggère plutôt de la suivre dans ses explorations, qui deviennent alors le point de départ de notre interaction, malgré qu'elles peuvent nous sembler, disons-le, bien souvent quelque peu insolites...
Nous sommes donc en ce moment affairés à s’initier à cette façon de procéder; un peu de lecture, entrecoupée d’essais avec Léa, et tranquillement on comprend un peu mieux comment il est possible de s’imiscer dans son jeu. Les rôles sont inversés. Pendant les séances "Floortime", c’est Léa qui dirige les activités, selon son intérêt du moment. Nous reste plus qu’à la suivre, tout en saisissant les occasions qui se présentent spontanément (ou en provoquer au besoin...), pour orienter doucement l’affaire…
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