samedi 14 décembre 2013

Voyage au pays des rêves


Les perturbations affectant le système neurologique de Léa font en sorte qu’elle bouge sans cesse. Et plus l’espace est vaste, plus elle s’étend. Cela a créé de gros gros troubles du sommeil quand elle était bébé, troubles qui sont revenus lorsque, âgée de trois ans, son lit à barreaux a été troqué par un lit de grande fille. Elle a alors constaté qu’elle pouvait descendre du lit... Puis, c’est devenu une habitude. Il semblait qu’aussitôt qu’elle passait dans une phase de sommeil moins profond, comme par automatisme, elle descendait du lit, réveillant de plus en plus son système, jusqu’à être complètement activée; vers 11h le soir, c’était la fin de sa nuit de sommeil, elle était prête à entamer une nouvelle journée... L’histoire se répétait nuit après nuit, et ce, pendant plusieurs mois, jusqu’au jour où, papa et maman, au bord du désespoir, ayant tenté toutes les méthodes connues, et même celles moins connues, pour soi-disant faire dormir les petits, élaborent enfin des plans infaillibles pour résoudre le problème.

Premier essai : bloquer l’entrée de sa chambre, de façon à restreindre son champ d’action. Mais on a vite réalisé que, sitôt sortie du lit, déjà, trop tard, elle ne se rendormait plus. Comme si son système avait acquis l’essentiel de sommeil pour rester en vie, et pouvait se passer du reste, le besoin de bouger étant trop grand. Pourtant nous, notre survie commençait à être en péril…

Deuxième essai : limiter sa sortie du lit. De retour au lit à barreaux, version grande fille. C'est le papa qui en fît la construction, résultant en une clôture de bois très haute, qu’on fixait à chaque soir. En quelques jours, le problème fût résolu. Léa perdit l’habitude de se lever, et commença à dormir 11h par nuit! Ouf!

À ce moment, nous croyions cette solution transitoire, pensant qu’après quelques mois, nous pourrions retirer la clôture, puisque Léa aurait sans doute perdu l’habitude de se lever. Balivernes!! Ce ne fût pas le cas; à chaque tentative de retrait de la barrière, après quelques semaines, l’automatisme de se lever revenait sournoisement. Par conséquent, depuis maintenant cinq ans, Léa dort dans sa petite cabane. Et elle n'en est pas dérangée du tout. Elle en est même très heureuse, à voir son sourire au moment du coucher. Je crois qu’elle se sent mieux quand l’espace est restreint, ça l’aide à gérer son corps.

Cependant, une ombre au tableau est survenue, il y a quelques mois. Chaque matin, même constat : le lit était mouillé! Bien sûr!  Puisqu'elle n’avait pas accès à la toilette, les options étaient limitées pour Léa; où faire son pipi? Sa solution a été simple : dans le lit. La nôtre fût différente : on allonge le petit habitacle, pour y ajouter une toilette. Sans eau évidemment, et de confection-maison (merci à papi!!). Du coup, belle occasion pour modifier notre système, qui avait été conçu en réalité pour être utilisé d’une façon temporaire, et qui, de toute évidence, manquait grandement de style et surtout, de légèreté (une grosse clôture en bois difficile à manipuler...)!

Inspirés de ces lits,  nous avons créé une nouvelle petite tanière pour Léa. La structure, home-made évidemment, fabriquée par le papa, est demeurée la même que celle qu’on utilisait du temps de la barrière de bois. Mais maintenant, nouveau modèle, version améliorée : une toile et un filet très solide (le tout fabriqué par Toile Multi Design) font office de palissade. Pratique, résistant, plutôt esthétique, on adore! De surcroît, sauf si exception, le lit est sec à chaque matin!







Bonne nuit, beaux rêves!